D'une fréquentation à une vision à deux
S.: On s’est revu le 7 Mars. J’ai toujours été très à l’aise, j’avais l’impression de raconter toute ma vie, mes études, mes voyages en une soirée. Je trouvais que Mihangy était bien investi dans notre relation, bien organisé et il communiquait bien (apparemment je suis l’une des rares personnes à lui avoir dit ça). J’ai remarqué qu’en plus qu’il avait une montre bracelet (« bandy manao montre ») :D. J’en ai déduite que de manière générale, il est « bien organisé et poncutel » :D … J’ai rigolé sur Messenger sur notre tenue, il a vraiment pris un nœud papillon avec lui … Dans ma tête, c’était « mais d’où il sort ce mec », un ancien poly qui apprécie l’art (la peinture), qui va faire des sorties culturelles, des sorties « galantes » avec moi. En plus, je trouve qu’il a de la classe.
J’ai appris aussi quelque temps après, qu’il pensait à un projet qui me tient à cœur et que sa motivation était simplement : « il se sentait plus utile pour », sans calcul de pertes et d’intérêts. J’ai donné à ce point un « coefficient 5 » (pour dire très très important). Quand bien même, toutes ces qualités ne figuraient dans mes critères de conjoint. :D Avec du recul, elles me sont plaisantes, pour certaines nécessaires mais non suffisantes.
M.: Lors de notre première sortie au restaurant, Sarobidy m’a demandé s’il fallait mettre une tenue correcte. L’innocence de sa question m’a marqué car j’avais l'impression qu’elle s’inquiétait vraiment de ce qu’il faut mettre. Pour lui répondre, je lui ai dit en rigolant que oui il faut être bien habillée, parce que moi je vais ramener une chemise et un nœud papillon.
S.: Je n’avais qu’un seul critère pour mon futur conjoint : « un homme qui va servir Jésus avec moi ». Ce n’était pas ce que je voyais briller en nous. Je croyais que j’allais rencontrer mon futur mari sur mon champ : là où Dieu m’appelle ou m’appellera à Le servir. J’avais restreint ce champ à « église locale » ou associations chrétiennes. Je me suis trompée, mon champ est bien plus large, c’est aussi le travail, la famille, les amis, … tout mon quotidien.
Aucun de nous ne s’attendait à un jour nous aimer et nous marier.
J’ai poursuivi ma fréquentation avec Mihangy sans m’attacher à lui, avec la pensée que « quand ça ne va plus, j’arrête ». Je pensais quand même à comment ça pourrait évoluer mais j’avais des doutes. Le plus important pour moi, c’est d’être moi-même, dire ce que je pense, ce que je crois (transparence, nudité de l’âme). Je savais toujours que je n’ai besoin de faire grand-chose, mon « âme-sœur » me reconnaîtra si je reste juste fidèle à moi-même. Ce n’était pas toujours facile puisque j’avais des fois l’impression de parler une autre langue. J’ai l’habitude de ressentir comme une connexion avec mes frères et sœurs en Christ quand je témoigne de ce que Dieu a fait dans ma vie. Ce n’était pas pareil avec Mihangy, comme s’il ne captait pas toujours. Et je ne connaissais pas son appel, sa mission vis-à-vis du royaume de Dieu. On saura davantage en avançant dans la vie ☺ Je disais à Dieu que « si Tu veux faire quelque chose dans la vie de Mihangy, ne faîtes pas en passant par moi », je ne veux pas que ce soit juste mon « influence ».
M.: Sarobidy a grandi en étant imprégnée de la vie de communauté, que ça soit à Madagascar auprès de la paroisse où œuvrent ses parents, ou bien en France, dans les associations et les groupes chrétiennes.
Pour ma part, à cette époque j'assistais au culte du Dimanche mais je ne participais pas aux activités paroissiales. J'ai appris progressivement à m'impliquer dans la vie d'église. Ce qui nous rassemble c'est qu'on est tous les deux convaincus que Dieu a agit et continue d'agir dans notre vie.